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Aujourd’hui, nous partons en direction des Hautes-Pyrénées où Marie-Hélène Blanque, directrice de la SMETHERM Dt, nous accueille pour nous présenter les Grands Thermes de Bagnères-de-Bigorre. Situé au pied des Pyrénées, au cœur d’une station thermale historique, nous allons découvrir un établissement qui a su préserver son savoir-faire tout en mettant le curiste et l’écologie au cœur de ses préoccupations.

Thermes de Bagnères-de-Bigorre
Les Grands Thermes de Bagnères-de-Bigorre

La station thermale de Bagnères-de-Bigorre est reconnue dans la prise en charge de la rhumatologie, des voies respiratoires et des affections psychosomatiques.

L’eau thermale est captée à 200 mètres de profondeur par 2 forages (le forage de la Reine 2 et le forage Régina) avec une température d’émergence naturelle de 50°C. Cette eau naturelle est chargée en oligo-éléments et offre une multitude de vertus : antalgiques, antispasmodiques et myorelaxantes soulageant de très nombreux curistes chaque année. Comme le souligne Mme Blanque : « Nous sommes un petit établissement, mais proportionnellement, nous avons plus de curistes que Bagnères ne compte d’habitants ».

La station thermale de Bagnères-de-Bigorre

Véritable ancrage historique et patrimonial, le thermalisme est un pilier à Bagnères-de-Bigorre depuis plusieurs siècles. En effet, c’est en 28 avant J-C que les Romains ont construit le 1er centre thermal entouré d’une cité qui s’appelait « Vicus Aquensis » (Ville des eaux).

Le thermalisme a perduré pendant des siècles jusqu’à aujourd’hui, en façonnant la ville et en laissant une empreinte forte dans celle-ci. Comme le souligne Mme Blanque, « Bagnères-de-Bigorre et le thermalisme, c’est une longue et grande histoire. D’ailleurs, Bagnères veut dire «bain » en occitan ».

En savoir plus sur l’établissement thermal 

Retour sur les 200 ans d’histoire des Grands Thermes

L’année 2023 marque les 200 ans du bâtiment des Grands Thermes dont la 1ère pierre a été posée le 8 juillet 1823. L’établissement a accueilli ses premiers curistes en 1828, après 5 ans de travaux.

Le bâtiment des Grand Thermes a attiré toute l’aristocratie de l’époque. La ville garde la trace de ces célèbres curistes. En effet, c’est de là que viennent certains noms que l’on retrouve en se baladant dans la ville : les Allées Maintenon, la source de la Reine ou encore la place Jeanne d’Albret.

« Ces noms n’ont rien à voir avec le hasard, ils ont un véritable lien historique avec le thermalisme ».

thermes de Bagnères-de-Bigorre

A SAVOIR : Il y avait, à l’époque, une trentaine d’établissements privés dans la ville. « La légende dit qu’à Bagnères-de-Bigorre, il y a autant de sources que de lettres de l’alphabet ».

Une prise en charge thermale privilégiée dans le cadre d’une cure thermale conventionnée

Les thermes de Bagnères-de-Bigorre, le 1er établissement à salarier ses médecins

« Nous sommes également précurseurs dans l’embauche des médecins salariés. Le statut salarié a été autorisé en février 2018. Dès avril 2018, nous avons accueilli notre premier médecin thermal salarié. Nous étions la première station thermale à nous engager dans cette démarche.»

Actuellement, quatre médecins sont présents et un 5ème rejoindra l’équipe prochainement. En parallèle, un cabinet médical a été rénové pour garantir un suivi optimal du curiste. »

Le prix de l’innovation thermale pour les Grands Thermes de Bagnères-de-Bigorre

Fin 2022, l’établissement thermal a reçu le prix de l’innovation lors du Congrès National du Cneth (Conseil National des Établissements Thermaux), pour l’ensemble de sa démarche écoresponsable mise en place depuis 2014, qui lui permet d’économiser 500 tonnes de CO2 chaque année.

>> La mise en place du recyclage des boues

La pélothérapie, c’est-à-dire l’utilisation des boues thermales durant une cure, est un soin incontournable. En fonction de l’établissement thermal dans lequel le curiste effectue son séjour, ce soin peut être réalisé de différentes façons :

  • En bain de boue, le curiste est plongé en immersion totale dans le bain.
  • En cataplasme ou en illutation avec une boue à usage unique, c’est-à-dire qu’une nouvelle boue lui est appliquée tous les jours.
  • En cataplasme ou en illutation avec une boue à usage individuel. C’est-à-dire que le curiste se voit attribuer plusieurs kilos de boue pour la durée totale de sa cure. Cette boue est récupérée après chaque soin afin d’être ré-utilisée le lendemain. Cette boue est pasteurisée après chaque utilisation, pour des raisons de sécurité et d’hygiène.
  • Dans le cas de Bagnères-de-Bigorre, c’est une boue à usage unique qui provient d’un recyclage des boues quotidien.

En effet, face à un enjeu économique très important, le centre thermal de Bagnères-de-Bigorre s’est engagé dans une démarche ambitieuse afin de réduire l’utilisation des 176 tonnes de boues qui générait plus de 1 000 tonnes de déchets chaque année.

Il faut savoir que durant un séjour thermal à Bagnères-de-Bigorre, « 70% des curistes se voient appliquer 5 kg de boue quotidiennement. C’est une boue à usage unique, une pratique thermale à laquelle nous tenons fermement ».

La solution ? La création d’une unité de recyclage des boues au sein du centre thermal. Cet investissement très important pour l’établissement a nécessité l’ingéniosité de l’équipe des thermes et d’ASSITHERM. En effet, le système n’existant pas, il a été conçu en exclusivité pour répondre à la demande des thermes de Bagnères-de-Bigorre. « Désormais, nous n’utilisons plus que 30 tonnes d’argile chaque année et la quantité de déchets rejetés a été divisée par 5 grâce à ce procédé ».

Le processus de recyclage, au-delà de l’aspect écologique, prend en compte la pénibilité du travail et l’ergonomie de nos soignantes. « La boue (un mélange d’argile et d’eau thermale) est chauffée à environ 45°C. Puis, elle est généreusement appliquée sur le curiste protégé par une gaze afin d’éviter tout risque de brûlure mais lui permettant de profiter des vertus myorelaxantes des oligo-éléments contenus dans l’eau thermale. Une fois le soin terminé, la boue est récupérée, pressée et acheminée dans une cuve de pasteurisation pour garantir une qualité et une absence de bactéries pour la prochaine utilisation. Cette méthode permet de recycler jusqu’à 95% de la boue thermale. »

Un malaxeur de boue thermale
Un chariot permettant de récupérer la boue thermale du malaxeur

>> L’ouverture d’une blanchisserie au sein de la SEMETHERM Dt

Dans la continuité de sa démarche écologique, l’établissement a intégré une blanchisserie. En effet, la sous-traitance de cette activité était un important poste de dépenses et d’émissions de carbone généré par les camions transportant le linge vers une blanchisserie. Cette intégration a réduit considérablement les émissions de CO2.

>> Le chauffage par géothermie

« En 2020-2021, nous avons mis l’ensemble du bâtiment en géothermie. Cela nous a permis de diminuer notre consommation de gaz de 80 %, soit 278 tonnes de CO2 et de 30% d’électricité soit 137T de CO2 .

En hiver, le centre thermal est maintenant chauffé grâce à l’eau thermale, naturellement chaude.
Ce qui a été fait à Bagnères-de-Bigorre en termes de géothermie est possible sous certaines conditions. Cela ne peut pas être dupliqué sur l’ensemble des stations, car elles ne disposent pas toutes des mêmes ressources.

Entre 2014 et 2022, ses innovations ont permis au centre thermal d’économiser 500 000 euros par an.
Comme nous l’explique Madame Blanque, « au-delà de l’aspect économique, ces investissements sont en totale adéquation avec notre activité. Nous utilisons et nous bénéficions d’une ressource naturelle dans un environnement préservé. C’est la moindre des choses d’essayer d’en prendre soin et de limiter notre impact écologique ». 

Quel avenir pour les Thermes de la Reine ?

La ville de Bagnères-de-Bigorre compte 2 établissements thermaux distincts : Les Grands Thermes et Les Thermes de La Reine.

Fermés il y a quelques années, les Thermes de la Reine sont un ancien établissement de cure thermale privé, qui offrait des soins et un hébergement. Le bâtiment a été racheté par la commune en 2019. Suite à un appel d’offres, la gestion des Thermes de la Reine a été confiée à la SEMETHERM Dt, tout comme les Grands Thermes de la ville.

thermes de Bagnères-de-Bigorre
Les thermes de La Reine

Un programme de rénovation d’un montant de 4.5 millions d’euros a été élaboré. Les travaux ont débuté en 2023 et l’ouverture est prévue pour juin 2024.

Le nouvel établissement proposera une hôtellerie 4 étoiles avec hébergement et cure thermale intégrée. Ce concept cocooning accueillera au maximum 60 curistes par jour.
Ouverts à l’année, les thermes de la Reine seront également adaptés pour des semaines « santé » qui pourront être couplés avec des séjours ski ou vélo.  

Que faire à Bagnères-de-Bigorre ?

Photos : © pixbynot / Ville de Bagnères-de-Bigorre

Le marché est un incontournable sur la station, il a lieu chaque samedi matin dans les halles de la ville.

Vous y retrouverez les produits emblématiques des Pyrénées : gâteau à la broche, magret, confit de canard, truite des Pyrénées et tourte.

Le Pic du Midi ou le col du Tourmalet sont les immanquables de la région.

Aquensis, la cité des eaux au cœur de la ville

Aquensis est le 2eme spa d’Occitanie offrant un espace consacré au bien-être et à la relaxation.

Unique en son genre, le spa utilise de l’eau thermale dans ses piscines.

Après une journée de ski ou de vélo, les clients peuvent bénéficier des mêmes propriétés relaxantes et antalgiques que celles offertes lors des cures thermales.

thermes de Bagnères-de-Bigorre - Aquensis

En savoir plus sur le Spa thermal Aquensis


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Article publié par Laura Dupuy

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